D’origines provençales, mes grands-parents ont toujours gardé un lopin de terre avec des oliviers sur la commune d’Eygalières ; de très vieux arbres, hélas tous gelés en 1956, dont on disait, avec une exagération toute méridionale, qu’ils avaient vu défiler les légions romaines… Les arbres ont une histoire et font la fierté de ceux qui les soignent. L’olivier, économiquement négligeable, exprime plus aujourd’hui le souvenir « d’un âge d’or ». La cueillette est un rite ancestral toujours vivace. « L’olivade », au-delà du cliché folklorique, nous enseigne sur le verger et en fait un haut lieu de la culture méditerranéenne. En cette année que l’on dit du Patrimoine, je me devais de leur rendre hommage, mais sans doute ce témoignage mérite-t-il quelques explications.
A partir de 1972, je vivais parmi les oliviers sur le versant sud des Alpilles dans la vallée des Baux. Je peignais sur nature. Les oliviers étaient partout et ce n’est que quelques années plus tard, en 1977, que je me rendis compte de cette permanence de l’olivier dans mon travail. Cette découverte ne fût pas sans réaction. Les oliviers m’avaient choisi ; je décidai à mon tour de penser à eux en toutes occasions. J’abordais le thème de l’olivier.
Très vite, ma relation à l’arbre se modifiait, ma peinture aussi. J’avais le sentiment de me réinventer. L’olivier devenait quelque chose d’autre, il se personnalisait; j’éprouvais confusément la nécessité de rendre visuellement des sensations auditives, le bruissement des ramures, les coups de Mistral, toutes les histoires que vous laisse entendre le vent, le monde sonore des oiseaux, une résurgence de choses enfouies. Cette quête au départ d’une identité perdue, m’informait un peu plus chaque jour sur le monde vivant. Sur cet olivier se greffait mon intérêt pour les sons, la musique, la plastique ; je comprenais mieux ce que pouvait être une certaine forme d’expression que je recherchais confusément. Le souci de retrouver un patrimoine se transformait peu à peu en un désir d’une création authentique. La recherche de mes propres racines faisait éclore de nouveaux bourgeons, une renaissance en quelque sorte j’expérimentais un vieux paradoxe : le passé oriente notre avenir…

Une partie de ce travail exposé à la galerie du Bost avec les Oiseaux de Coutelle ne pouvait espérer meilleur voisinage sculptural. D’une peinture à une sculpture, des similitudes se font écho. Du simple jeu des correspondances : couples-dyptiques, touche de couleur-forme oiseau, au rapport plus évident de l’arbre à l’oiseau, un dialogue poétique s’installe.

Hervey (Juin 1980)

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